Zabor ou les psaumes, Kamel Daoud,
Actes sud, 2017
Dans une démonstration éclairante du pouvoir absolu de la langue et de l’écriture, Kamel Daoud revient avec ce subtil mélange de fable et d’autobiographie qu’est « Zabor ou les psaumes ».
Derrière ce titre énigmatique se cache l’histoire de Zabor,
enfant rejeté par son père, le boucher du village qui ne voit en lui que honte
et faiblesse. Elevé par sa tante, le jeune garçon se réfugie dans les livres
qu’il dévore littéralement. Comme une sorte de compensation que lui offre le
destin, Zabor se rend compte peu à peu qu’en racontant à son tour la vie des
mourants, il détient le pouvoir de faire reculer la mort grâce à l’écriture. C’est
alors que Zabor est appelé au chevet de son père mourant.
Kamel Daoud pousse à son paroxysme la puissance de la langue
et de l’écriture qu’il transforme en pouvoir suprême : celui d’éloigner la
mort créant ainsi un lien de nécessité entre l’écriture et la vie. Dans cette
fable métaphysique à la manière des Contes des Milles et une nuits, l’histoire
des mourants devient la voix de l’humanité mêlée au chant de la littérature.
Dans ce roman, l’auteur oppose les textes au Texte sacré.
Les textes multiples qui élèvent la pensée et ouvrent l’horizon de nos esprits
face au Texte sacré, unique, qui enferme dans une parole désincarnée et menacée
par le poids d’une religion qui oppresse. Un récit fiévreux et emporté où tout se tient dans les mots.
Des mots d’une précision limpide et absolue, éclairés par une poésie sensuelle
et lumineuse. (Stéphanie, Médiathèque de Thann)
Retrouvez Kamel Daoud sur France Culture en cliquant sur l'image ci-dessus.
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