mercredi 11 octobre 2017



Zabor ou les psaumes, Kamel Daoud,
Actes sud, 2017

Dans une démonstration éclairante du pouvoir absolu de la langue et de l’écriture, Kamel Daoud revient avec ce subtil mélange de fable et d’autobiographie qu’est « Zabor ou les psaumes ».
Derrière ce titre énigmatique se cache l’histoire de Zabor, enfant rejeté par son père, le boucher du village qui ne voit en lui que honte et faiblesse. Elevé par sa tante, le jeune garçon se réfugie dans les livres qu’il dévore littéralement. Comme une sorte de compensation que lui offre le destin, Zabor se rend compte peu à peu qu’en racontant à son tour la vie des mourants, il détient le pouvoir de faire reculer la mort grâce à l’écriture. C’est alors que Zabor est appelé au chevet de son père mourant.

Kamel Daoud pousse à son paroxysme la puissance de la langue et de l’écriture qu’il transforme en pouvoir suprême : celui d’éloigner la mort créant ainsi un lien de nécessité entre l’écriture et la vie. Dans cette fable métaphysique à la manière des Contes des Milles et une nuits, l’histoire des mourants devient la voix de l’humanité mêlée au chant de la littérature.

Dans ce roman, l’auteur oppose les textes au Texte sacré. Les textes multiples qui élèvent la pensée et ouvrent l’horizon de nos esprits face au Texte sacré, unique, qui enferme dans une parole désincarnée et menacée par le poids d’une religion qui oppresse. Un récit fiévreux et emporté où tout se tient dans les mots. Des mots d’une précision limpide et absolue, éclairés par une poésie sensuelle et lumineuse. (Stéphanie, Médiathèque de Thann)

"Le livre sacré est un livre à qui on fait tout dire"
Retrouvez Kamel Daoud sur France Culture en cliquant sur l'image ci-dessus.

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