samedi 27 septembre 2014



Le règne du vivant, Alice Ferney,
Actes sud, 2014

Si la beauté du monde et le mystère de la vie vous fascinent, plongez sans plus attendre dans ce dernier roman d'Alice Ferney, véritable plaidoyer pour la cause animale, à travers le portrait de Magnus Wallace, militant écologiste héroïque et passionné (comme son prénom nous le laissait présager)... Ce roman montre avec détermination le sort que réserve l'homme prédateur au monde et aux grands mammifères marins, les baleines notamment. Cet animal mythique, présent depuis la nuit des temps et aux origines mystérieuses.
Après un début de roman que j'ai trouvé parfois un peu lent et statique, je me suis lentement mais sûrement laissée happer par ce texte précis, convaincant et poétique aussi, parcouru de magnifiques et vibrantes descriptions du monde marin. Avec le narrateur, cameraman de son état, j'ai vu la danse et entendu le chant des baleines. Hélas, c'est aussi le récit imagé de massacres honteux et de l'inconscience humaine qui pille en toute impunité les espèces même les plus menacées de la planète. Des images encore gravées dans mon esprit à la fermeture de ce livre...
J'ai particulièrement aimé ce vibrant hommage au monde animal et je ne résiste pas à l'envie de vous le faire partager. Voici d'ailleurs les premières lignes du prologue, pour vous inciter à plonger dans "le règne du vivant ":

"Avant de m'asseoir pour consigner cette histoire, je l'ai vécue. J'ai vu se lever l'activiste et croître sa détermination. Que pourrai-je faire ? se demande un homme qui contemple un désastre, et c'est le commencement des miracles. J'ai suivi pareil homme, refoulé pareille colère, rêvé pareil renouveau : j'apercevais le même désastre. [...] J'ai réclamé les eaux profondes, j'ai respiré leur haleine salée, scruté les ténèbres de leurs nuits immenses. J'ai fréquenté l'esprit des flots. j'ai appris leur géographie et leur langage. Les courants et les vents ont livré pour moi leurs secrets : toute la circulation du froid et du chaud entre les pôles et ce grand foyer électrique qu'est l'équateur. J'ai imaginé ces fondations du monde à travers les millions d'années : leurs épilepsies, leurs accalmies, le long mariage de l'océan primordial et de ses rivages. Tout avait commencé là. Les mini-météorites, tombées de l'espace dans ce bain originel, avaient apporté les acides aminés, robots minuscules capables de se répliquer. Parois une erreur survenait : une nouvelle forme apparaissait. La diversité était en route."

Et pour sentir le souffle du grand large : cliquez ici !

Bonnes lectures à vous ! (Stéphanie, Médiathèque de Thann)

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