mercredi 28 novembre 2018


Tu t'appelais Maria Schneider, Vanessa Schneider,
Grasset, 2018

Retour sur le parcours d'une actrice Maria Schneider, dont la vie fut démolie par la terrible et scandaleuse scène du film de Bertolucci : Dernier Tango à Paris, avec Marlon Brando. S'ensuit pour la jeune actrice trahie, une descente aux enfers irréversible : alcool, drogue, tentatives de suicide, séjours psychiatriques. Chronique d'une gloire éphémère et d'une chute interminable. Tragédie d'un destin brisé, irréparable, comme une sorte de fatalité qui pèse sur Maria mais aussi sur toute cette famille lourdement impactée par la mort, la folie et les addictions à la drogue et à l'alcool.

L'auteure revient aussi sur l'histoire du cinéma à cette époque, défend la cause des femmes et dénonce la culture du viol au cinéma. Lorsque Marie meurt d'un cancer du poumon à 58 ans, Brigitte Bardot finance ses obsèques et lui dédie une oraison funèbre, lue par Alain Delon.

Mais le récit aimanté revient sans cesse à Maria, tout comme Vanessa est rattrapée constamment par celle qu'elle ne peut oublier. L'auteure rend hommage à sa cousine, à qui elle vouait une profonde et sincère affection. Tout au long du roman, elle s'adresse à Maria, en lui disant "tu", comme si Maria était encore là, à ses côtés. Plusieurs passages sont bouleversants de tendresse et de gravité, jusqu'à cette interrogation ultime, comme un regret lancinant : "Est-on assez là pour quelqu'un qui va mourir ?".

J'ai emprunté ce livre pas vraiment convaincue, je le referme avec beaucoup d'émotion et de respect pour la sincérité, la pudeur et la délicatesse de ce récit. (Stéphanie, Médiathèque de Thann)

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