jeudi 18 octobre 2018

Serge Joncour, Chien-Loup,
Flammarion, 2018


Les époques changent, les loups sont toujours là… Embusquée, la sauvagerie des hommes est toujours prête à resurgir. A un siècle de distance, alternant les chapitres, Serge Joncour renoue le fil d’histoires (ou bien est-ce des légendes ?) attachées au village d’Orcières, perdu au fin fond des Causses, dans le Lot.
1914 d’abord, le tocsin sonne, la guerre est déclarée et bientôt les hommes vont devoir laisser le village pour partir au front. Seules les femmes vont rester au village, avec les vieux et les enfants, à l’aube des moissons elles vont affronter le travail harassant de la terre.

2017, Lise, comédienne à la « retraite » plus ou moins voulue, cherche le calme et la paix. Elle réussit à convaincre son mari Franck, producteur plus que jamais sur la brèche, de s’installer trois semaines dans la maison qui surplombe le village désormais abandonné, loin de tout, zone blanche assurée.

Petit à petit, chapitre après chapitre, les récits vont se rejoindre. En 1914, le village soudain vidé d’hommes voit arrivé Wolfgang Hollzenmaier, dresseur de fauves allemand, déserteur, il ne cherche qu’un refuge pour se cacher, lui et son chien, ses lions et ses tigres, échapper à la guerre. Pour le village, qui malgré tout l’accueille dans la maison isolée sur la falaise, il représente une menace sauvage et irrationnelle. Seule Joséphine, 30 ans et déjà veuve de guerre, osera braver les interdits, aller à sa rencontre et répondre à son désir de femme. Cent ans plus tard, c’est un chien, chien-loup, trait d’union entre le sauvage et le civilisé, qui montrera le chemin à Franck, et lui permettra de retrouver sa vraie nature.
Entre « Nature-writing » à l’américaine et Ecole de Brive, Serge Joncour nous entraine dans un récit envoutant où la nature, les animaux comme les hommes sont sauvages. (Annie, Médiathèque de Thann)

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