mercredi 26 septembre 2018





Un monde à portée de main, Maylis de Kerangal,
Verticales, 2018


Ce texte est aussi beau que la couverture du livre est vilaine ;-) ! Ce magnifique roman sur la peinture aurait nettement mérité une autre entrée en matière. Voilà c'est dit...

Offrir le monde à portée de main c'est le pari que promet un trompe-l'oeil réussi. Plonger dans un univers qui est là sous nos yeux. S'y perdre, s'y noyer comme s'il venait se substituer à la réalité.
Pour la jeune Paula Karst, étudiante à l'Institut de peinture, rue du Métal à Bruxelles, qui forme au trompe-l'oeil, il s'agit de représenter rien moins que le monde. Et comme le rappelle la directrice de l'école : "le trompe-l'oeil est bien autre chose qu'un simple exercice optique, c'est une aventure sensible qui vient agiter la pensée, interroger la nature de l'illusion, et peut-être même [...] l'essence de la peinture."

Pour copier il ne suffit pas d'observer. Encore faut-il être capable de ressentir, de comprendre, d'inventer à partir de l'existant. Maylis de Kerangal rend hommage à ce travail talentueux du copiste qui ne se contente pas de reproduire mais qui imagine puis recrée les matières, les couleurs, la lumière et l'obscurité, une cosmogonie à la fois nouvelle mais imprégnée du passé et de l'existant.

Après ses études, Paula erre de chantier en chantier, et expérimente à chaque fois de nouvelles aventures artistiques et humaines, jusqu'à trouver le projet qui va révéler son talent.

Avec son écriture toujours aussi perspicace et visuelle, Maylis de Kerangal convoque les temps immémoriaux de la naissance de l'art, à travers les peintures rupestres. Un roman nerveux et profond sur la jeunesse, l'apprentissage, la peinture que j'ai plaisir à vous recommander vivement en cette rentrée littéraire.

Belles lectures (Stéphanie, Médiathèque Thann).

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