dimanche 8 avril 2018


My Absolute Darling, Gabriel Tallent,
Gallmeister, 2018

Voici l'histoire d'une emprise psychologique de la plus pure noirceur.
Nord de la Californie. Turtle, jeune adolescente de 14 ans est élevée seule, par son père, Martin, suite à la disparition obscure de sa mère. Un père paranoïaque, incestueux, pervers, absolument monstrueux, qui cherche à l'embarquer dans sa folie et n'a de cesse de la pousser dans ses limites.
Face à la folie de son père qui la force à s'entraîner durement afin de lutter contre le monde extérieur, Turtle développe un instinct de survie hors du commun et devient une sorte de tortue ninja, impressionnante de courage et de pugnacité, surdouée dans le maniement des armes.
Un roman sombre, qui prend du souffle et de l'envergure au fur et à mesure des chapitres. J'ai été touchée par le monologue intérieur de Turtle, dont la conscience s'éveille peu à peu, notamment au contact d'autres personnages et qui parvient à lever le voile sur l'amour horrible et monstrueux dont elle est l'objet.
Un roman sombre mais initiatique sur le désir puissant de s'en sortir, sur la quête de la liberté et de l'indépendance psychique.
Une plume par moments quasi chirurgicale, comme dénuée de tout affect. Une écriture descriptive extrêmement fouillée et détaillée, qui zoome sans cesse aussi bien sur le spectacle de la nature, que sur le décor des habitats, sur la texture de la peau, ou encore sur l'entaille d'une blessure profonde. Une écriture de l'intériorité aussi, qui dissèque avec une pure précision les méandres de la psychologie humaine et relationnelle.
Gabriel Tallent excelle à distiller une tension psychologique permanente, qui nous fait frissonner et nous met mal à l'aise. Un roman choc et troublant sur la part d'ombre et de lumière dans l'âme humaine. (Stéphanie, Médiathèque de Thann)

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