A ne rater sous aucun prétexte :

"Au revoir là-haut", Pierre Lemaître

Albin Michel, 2013

Le roman débute 10 jours avant l'armistice, à l'assaut de la cote 113... Cette scène d'un réalisme fulgurant : je ne suis pas prête de l'oublier ! Puis l'auteur nous plonge dans les lendemains sombres et douloureux de la Grande Guerre, éclairés par des personnages magistralement incarnés. Parmi eux, le couple improbable des deux personnages principaux, rescapés du massacre (dont une gueule cassée) que le destin a réunis et autour desquels gravitent l'intrigue et tous les autres protagonistes.

Véritable fresque romanesque, servie par une écriture acérée, qui remue le couteau dans la plaie : celle du traitement des survivants de la Grande Guerre. Au culte du soldat mort au front s'est insinué en parallèle l'abandon et l'embarras face au soldat survivant, revenu de l'enfer et fatalement amoché, à l'intérieur comme à l'extérieur. Sujet tout aussi saignant que celui des enrichissements de certains profiteurs, grâce à la guerre et à ses morts...

Plus de 500 pages flamboyantes, que l'on a bien du mal à quitter tant le suspense nous tient en haleine.
Vous l'aurez compris, j'ai littéralement adoré et je sais déjà que ce livre entrera dans le top 10 de mes romans 2014 ! (Stéphanie, Médiathèque de Thann)

Premières lignes du roman :

"Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu'à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu'elles s'écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande."