mercredi 2 janvier 2013



Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie,
Gallimard, 2012


L'écrivain voyageur raconte sa retraite de six mois dans une cabane en bois, au bord du Lac Baïkal, dans les forêts de Sibérie. Un roman lumineux et profond, où surgissent à travers le récit du quotidien des phrases sublimes empreintes à la fois de poésie et de philosophie. Eloge de la routine mais aussi hymne à la nature, à lire au coin du feu...


Extraits :

- "la fuite est le nom que les gens ensablés dans les fondrières de l'habitude donnent à l'élan vital."
- "La cabane, royaume de simplification. Sous le couvert des pins, la vie se réduit à des gestes vitaux. Le temps arraché aux corvées quotidiennes est occupé au repos, à la contemplation et aux menues jouissances. L'éventail de choses à accomplir est réduit. Lire, tirer de l'eau, couper le bois, écrire et verser le thé deviennent des liturgies. En ville, chaque acte se déroule au détriment de mille autres. La forêt resserre ce que la ville disperse."
- "Les veinures de la glace. On croirait le fil d'une pensée. Si la nature pense, les paysages sont l'expression de ses idées. Il faudrait dresser une psychophysiologie des écosystèmes en attribuant à chacun d'eux un sentiment. Il y aurait la mélancolie des forêts, la  joie des torrents de montagne, l'hésitation des marécages, la haute sévérité des cimes, la légèreté aristocratique des clapots... Nouvelle discipline : anthropocentrisme du paysage."







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